RP Vesoul
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RP Vesoul
Chevreuse a écrit:Aube .
Le gland tombe sur la tête de celui qui a choisi de se délasser sous la branche. La se trouve le bonheur des gens qui aiment la quiétude des bois pour trouver le repos des sages. Il fait parti de ceux-là. Préférant de loin la compagnie des insectes ou des animaux apeurés par sa présence à celle des hommes bien trop souvent promptes à poser mille questions.
Le règne animal à la politesse de se barrer quand il pose son fessier sur un trône, que celui-ci soit de bois ou de pierre n'importe peu. Le bipède au langage courtois aurait plutôt, lui, l'habitude de s'incruster la ou personne ne la invité. Il en est des hasards de la création. Dieu met sur nos routes des rencontres imprévues. Certaines sont charmantes et d'autres déplaisantes. Il faut garder la foi. Lui a pour mission de ne jamais la perdre.
Regard qui se lève pour voir l'écureuil fautif du mauvais geste se défiler en douce. Envieuse agilité, il échangerait bien un peu de cet équilibre contre un dixième de sa force. Mais l'écureuil n'est pas commerçant. Il préfère disparaître que de lui accorder la moindre attention qui pourrait mener à une négociation. Il est l'heure de reprendre la route. Il a mission à accomplir dans un village voisin. Un bourg. Un havre de silence ou le vent fait plus de bruit que les rumeurs. La Sagesse à dit : Vas la-bas et trouve là.... Et c'est tout ? ..C'est tout... Il est habitué. Le Prophète sait être économe en parole et lui est le Veilleur. Il sait repérer la lumière. Il est l'avant garde vagabonde, seul avec ses haillons.
Sortir du bosquet et descendre la colline. Reprendre le fil d'un chemin à l'herbe tannée par mille passages. Combien d'innocents ont marché ici avant lui ? Passer quelques virages et apercevoir les premières fumées de cheminées. Découvrir le lieu, prendre un air paisible pour ne pas effrayer les bouseux locaux. Une volée de bâtons accompagnée de quelques phrases amicales ont souvent eut raison de sa détermination à traverser quelques contrées qu'il croyait inanimées.
Il est de pratique chez les hommes d'avoir peur des différences. Il sent déjà sur lui le regard d'un douanier qui observe son arrivée au village. Mieux gardées qu'un poulailler sont les cités de dieu.
Ils l'ont trahis une fois mais pas deux. Dieu se méfit de ses créations et de leurs appétits de pouvoir. Ils se sont partagés le monde et les brebis du seigneur ne sont que pions pour eux. Auquel appartient ce village ? Lequel les manipule ?
Trouver le lieu où les habitants se réunissent. Repérer un écriteau où elle pourrait se trouver. La contacter et attendre leur venue. Ils sont loin et pourtant si près. Le monde et si petit pour ceux qui savent. La protéger si besoin. La dissimuler aux gardiens des Archontes que nul ne la découvre.
Ne rien lui dire, attendre qu'ils soient la car chacun à son rôle à jouer dans l'histoire. Les pages du livre ne mentent pas. Les feuilles donnent leurs ordres car elles sont les lois du monde.
Eh toi l'homme ! Indique moi donc endroit où verser ma bourse sur un comptoir et m'abreuver à juste valeur de mes écus ?
Le langage doit être du coin mais les mots restent audibles. Les mains et les gestes faisant le reste.
Une taverne lui est indiquée. Le nom ne retient pas son attention. Il pousse la porte et rentre dans une grande salle. Les visages y sont parcimonieux. Voilà qui l'arrange. Il est venu ici chercher une vie. Dieu seul sait si d'autres apparaitront. Il aime à jouer avec son invention qu'il nomme le destin.
Le Veilleur sera attentif, comme toujours.
Un coude se pose sur le comptoir et un godet est commandé. Repenser à cet écureuil qui dans les bois à lâcher son gland comme un signal ordonné. Dans quelle flaque boit-il à cette heure ? Y voit-il son regard dans le reflet de l'eau ? Il est des miroirs qui parfois surprennent, ouvrant des portes sur des visages inconnus.
--Lordgore a écrit:
Appuyé au comptoir, les yeux perdus sur les reliefs mousseux de sa bière, Lordgore soupira pour la énième fois. Non d’un abcès purulent, cette gamine était donc résignée à arriver en retard à tous les rendez vous qu’elle devait prendre ! Une calamité… Toute une éducation à refaire… Il passa sa langue sur ses lèvres défraîchies et jeta un coup d’œil alentour « priant » intérieurement pour qu’il ne lui soit rien arrivé. Ce serait ballot… A ses pieds un gros sac teinta et instinctivement il resserra ses chausses maigres autour de son butin, se recroquevillant sur son siège.
Pour sûr, la tête de chèvre qui venait de pénétrer dans la taverne ne lui inspirait pas confiance. Si la petite s’étaite fait prendre ? Qu’elle avait parlé au bout de deux ongles arrachés ? Hein… ? Une sueur froide passa dans le dos du vieux bougre et il essuya sa trogne luisante d’un revers de manche. Non, Satyne ne parlait pas sous la torture, du moins pas avant un moment… Il gloussa pour lui-même, se remémorant certains de leurs périples. Ha mortes couilles ! Ca lui manquait… Kellum, Kyrothius, Natörn, Tyra-Mahaut, Bagwell, L’Renard et compagnie...
Le vieux vida sa choppe d’un trait et darda un œil anxieux sur le reste des buveurs attroupés prés du bar et de la cheminée. Peste soit ce bout de femme… Il grogna encore, commanda un ragoût accompagné d’une miche de pain frais et noya encore son ennui.
Tavernier d’la bière, et d’la bonne. J’ai l’œil sur toi, et je sais reconnaître l’goût d’l’eau, alors t’avise pô d’la couper ta pissette ! L’avertissement était donné.
Alors qu’il plongeait le nez dans son assiette, il sentit une main se poser sur son épaule.
Satyne a écrit:L’Vioc… T’sais qu’on t’piste à l’odeur. Un large sourire fendit le visage de Satyne tandis qu’elle prenait placé à côté du sac de gnole.
Me regarde pas comme ça… J’suis en retard j’sais… Mais figure toi que quand on pique sur les étals des marchés vaut mieux pas montrer son museau pendant quelques heures hein… Ouais, j’suis bourrée d’écus, mais que veux tu les vieilles habitudes reviennent à la charge… La jeune femme haussa les épaules d’un air penaud, et se pencha sur l’assiette de son vis-à-vis, d’un geste rapide elle y piqua le plus gros morceau de viande et recula avant que le Lord ne lui assène une claque sur la main. Un gloussement léger conclu sa pitance et elle tourna la tête de part et d’autre de la salle.
Y’a du monde ce jour. J’me demande c’qu’ils trouvent à c’trou. A part la picole j’vois pas c’qu’il y a à y faire… Son poignet vint essuyer son nez, et elle renifla. Ses cheveux courts balayaient ses yeux sombres qui s’arrêtèrent sur un homme d’aspect atypique, d’un geste étudié elle retira les mèches rebelles qui lui cachaient la vue et se tassa sur elle-même.
Derrière toi, du côté d’l’entrée. Y’a un gars qu’a l’air d’chercher quelqu’un. T’penses qu’il a la bourse pleine ? Lordgore lui répondit en un sourire lubrique, un coup de coude de la jeune femme fit taire ses blagues salaces. M’reprend pas avec ça hein… Elle essaya tant bien que mal de jeter un coup d’œil à la ceinture du perdu, et se décida à passer à l’offensive. Certes elle n’avait nullement besoin d’argent, mais c’était pour garder la main.
Voleuse un jour, voleuse toujours…
Anne.Eleonore- Messages : 64
Date d'inscription : 29/04/2009
Re: RP Vesoul
Apolline_De_Cavaillac a écrit:Tavernier d’la bière, et d’la bonne. J’ai l’œil sur toi, et je sais reconnaître l’goût d’l’eau, alors t’avise pô d’la couper ta pissette ! L’avertissement était donné.
Le tavernier, qui était en fait une tavernière, sortit le museau de sous son comptoir, endroit magique ou elle s'immergeait parfois pour servir des pintes à même le tonneau.
Elle jeta un regard noir à l'immondice qui avait osé prononcer ces paroles. Encore un voyageur à la noix qui n'était pas fichu de se renseigner sur les endroits où il voulait siffler de la bouse de vinasse à deux sous.
Ceux-là, elle les avait en horreur... ça débarque en terre inconnue et c'est comme si elle était conquise d'emblée. Quel sans gêne. Son sang bouillonnait, marmite de soupe à la tomate.
Elle servit une choppe de bière, et alla lui apporter trop calmement.
De la pissette....de dieu...sa bière de la pissette ?! ce n'était pas l'envie de lui coller deux grosses baffes qui lui manquait.
Arrivée face à lui, elle le foudroya du regard puis claqua la choppe d'un coup sec sur la table. D'une voix ferme elle s'adressa à lui.
Je n'ai que ça. Si vous voulez de la pissette, vous n'avez qu'à aller cuver ailleurs.
Le temps qu'un ange passa s'écoula.
Je suis lA tavernièrE, je vois que vous avez l'oeil sur TOUT, en effet...
Elle arbora un sourire moqueur, puis, très contente de lui avoir montré qui était le patron ici, elle s'en retourna à son comptoir.
Chevreuse. a écrit:Les auberges de campagne ont la réputation de servir des mets de production locale à la qualité qui n'en est pas moins douteuse. Celle-ci ne devait pas déroger à la règle. La bière posée sur le comptoir il s'en était saisi et l'avait porté à ses lèvres. Le goût lui aurait presque fait regretter celui de la rivière en forêt. L'écureuil devait bien se marrer à cette heure.
La tavernière semblait par contre d'un caractère un peu plus alcoolisé que sa mousse sans saveur.
Le gars assis au comptoir à coté de la femme aux cheveux courts essuyait les réprimandes hautaines de la dame. On a beau être bouseux on a la fierté de la crotte dans laquelle on a posé sa putain de vie. A chacun sa bouse et comme dirait un mendiant de Notre Dame.. "Quand on voit comment chient les pigeons on est heureux que dieu n'est pas donné des ailes aux vaches "....
Il la comprenait le vagabond. Un peu d'orgueil et de philosophie ça faisait pas de mal à sa propre existence et puis c'était toujours bon de rappeler aux autres qu'on avait de l'éducation et qu'il serait bon qu'ils en assument les règles.
Ouais, bien sympa cette petite promenade en pleine brousse.
Prendre un repas dans ce lieu pouvait lui valoir un souvenir mémorable. Il fallait pourtant bien se résoudre à débaucher la proie et le ventre vide il ne pourrait être performant. Le jeûne était une invention des Archontes de la tromperie pour mieux apeurer leurs troupeaux. Comment imaginer qu'un homme se sent mieux le ventre vide de toute substance vitale à sa vie. Repenti toi de trop souffrir, ça t'aidera à être heureux.... Ouais ils étaient en guerre, et les troupes de la résurrection étaient en route. Les heures de la supercherie étaient comptées. Bientôt le rideau tomberait sur l'étrange.
Lever un gibier de la sorte n'est pas à la porté du premier chasseur venu. Trouver l'étincelle, repérer la brillance dans le regard et la malice. Sentir la place pour la foi. Voir la lumière qui conduira à la certitude. Trouver un prophète dans la masse. Si nombreux à être bétail et pourtant un seul berger pour les garder.
Il s'était déjà trompé. Confiant le secret à des inconnus pas préparés. Il avait déjà délivré le savoir et s'était vu traiter, dans le meilleur des cas, de fou ou d'illuminé. Au pire la foule l'avait pris pour un envoyer du malin et il n'avait du la survie qu'à la rapidité de ses membres.
Ceux de la trahison aussi ont leurs gardiens qui veillent sur ce monde de tromperies. Les éviter n'est pas toujours de mise. Les affronter est parfois obligé. Le livre saint n'interdit pas l'usage de la violence pour arriver à ses fins.
Tavernière ! Laisse donc l'étranger et susurre moi le contenu de ton chaudron. Je souhaiterais me restaurer.
Il ne savait pas si sa langue serait comprise dans ces contrées sauvages. Ne maitrisant point trot la courtoisie de la propriétaire il espérait avoir mis les formes suffisantes. La femme aux cheveux courts l'avait subrepticement observé. Un simple regard furtif, intéressé ? Il n'avait point eut le temps de le vérifier.
--Apolline_de_cavaillac a écrit:
Elle observa brièvement l'étranger... un minois sympathique mais qui ne paraissait pas avoir beaucoup souffert de la vie. Un voyageur...encore un ... ils étaient nombreux ces temps-ci.
Se passait-il quelque chose ? ici ou ailleurs ?
Il avait eu une façon amusante de l'interpeller. Il ne manquait plus que le ton mielleux. Il avait dans le regard quelque chose de filou.
Amusée, elle s'approcha de lui.
Feignant d'être obéissante, elle s'approcha de lui, provocante. Elle lui susurra au creux de l'oreille.
Je ne susurre pas à n'importe qui.
Elle se redressa. Leurs yeux se croisèrent. Dans les siens une lueur de défi ? Elle sourit en coin, moqueuse.
Quel humour Messire, quel humour...
Elle lui proposa un éventail large de plats. Faisan chasseur, gratin comtois et son lard, tourte au bœuf et ses petits légumes, côtes d'agneau et confit d'aubergines, ragoût de mouton et pain, cuisseau de volaille rôtie et ses pommes rôties - salées et sucrées, porc aux baies et sa tambouille de poireau, carpe grillée sur sa purée de carottes, truite à l'ail et pommes de terres écrasées, anguille aux pleurotes et échalotes en bouillon...
...vous n'avez qu'à me demander ce qui vous ferait plaisir, je vous le proposerai.
--Marquis a écrit:C'était bien connu, il avait la vie facile, quand il demandait on lui donnait... des fois il n'y avait besoin que d'un coup d'œil et on se pliait en quatre lui, petit prince qu'il était pour la jeune damoiselle qui l'avait recueilli. Enfin ... les temps changeaient, et pas que pour ces bipèdes bruyants et empestant cette chose qu'ils aimaient tant boire; sa maîtresse l'avait recueilli, elle l'aimait, mais son bref séjour avait changé sa petite vie de félidé qu'il était. Elle l'avait donné aux soins d'une jeune damoiselle, qui lorgnait de trop près ses moustaches. Il craignait pour ces moustaches qui étaient une partie intégrante de qui il était! Un jour que la petite l'avait amené en taverne pour jouer avec lui, il en avait profité pour filer. Il venait bien plus souvent dans cet endroit rempli non seulement de cette boisson immonde, mais de souris; il supportait le bruit, évitant les gens et chassaient les souris! Il était roi partout et cet endroit faisait partie intégrante de son territoire.
Le jeune prince roux s'ennuyait, on ne lui avait pas donné de caresses depuis longtemps et il était d'humeur câline. Elle était la fille qui l'avait ramassé dans la rue? Elle travaillait trop ces temps-ci. Et la gamine qui lui avait tiré la queue et les oreilles bien trop de fois? Lui qui avait été patient et ne l'avait griffé pas une seule fois sachant qu'elle était petite et que lui n'était pas adulte non plus.
Marquis n'était plus le petit chaton qui avait été recueilli, il devenait un beau mâle, maître de son terrain. Enfin, c'était ce que le chat fier qu'il était aimait penser. Mais une part du chaton était toujours là et la curiosité était un défaut que même les chats adultes ont. La porte venait de s'ouvrir plusieurs fois d'affilée et il était décidé d'avoir une caresse ou du moins un morceau de viande, il en avait marre des souris, ça restait accroché entre les dents et c'était trop filandreux ... et encore, sans mentionner tous ces petits os! Il tourna la tête et posa ses deux pattes avant devant lui, s'étira lentement, cambrant le dos puis faisant le dos rond. Il était prêt!
Avancement lentement, vers sa cible à pas feutrés il s'arrêta net. Elle avançait comme un prédateur cette femme, pas comme celle qui l'avait recueillie, pas comme la gaminotte. L'observant d'un oeil curieux, il finit par se désintéresser d'elle. Mais il voulait toujours son câlin. Il connaissait la dame qui était toujours là, parfois elle le chassait, mais voyant qu'il courait après les souris elle avait fini par le laisser tranquille. Mais là elle n'arrêtait pas de marcher, signe qu'elle ne ferait pas un câlin.
Lui restait cet homme, la proie de la femme prédateur. Les hommes ça grattaient derrière les parfois, ça ne faisait pas des câlins. Mais Marquis n'allait pas dire non à une gratouille. Il sauta de manière souple et féline sur la table vide à portée de main de cet homme. Il ne sentait pas comme les gens qui restaient longtemps en ce lieu, intrigué le chat s'assit et fixa l'homme.
Anne.Eleonore- Messages : 64
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Re: RP Vesoul
Apolline_De_Cavaillac a écrit:Tsssssss descends de là !!
D'un pas preste et inaudible, la tavernière s'approche un tantinet davantage de la table, près de laquelle elle se trouve encore. Seul la trahit le bruissement léger de ses jupons d'un bleu doux, un bleu un peu comme le bleu azur de ses pupilles, tantôt douces, tantôt glaciales à vous figer, foudroyé sur place.
Elle attrape ce vilain chat qui commence à trop se sentir chez lui... sans doute le croit-il d'ailleurs. Et quand bien même ! On ne grimpe pas sur les tables !
Et HOP ! Le saisissant de ses mains fines, la bête saucissonnée, elle le soulève de la table avec délicatesse - craignant un de ces coups de griffes dont la fréquence augmentait proportionnellement à l'âge de la bête...fichu mâle... - et le prend dans ses bras, tentée tout d'abord de lui filer une claque sur le derche et de le jeter ailleurs.
Pourtant c'est ce qu'il mériterait ce bestiau là, chenapan se prenant pour le prince de la taverne. Prince de la beuverie oui ! C'est qu'il aime laper les fonds de verres dans l'évier ce gredin - quand ce n'est l'eau des latrines. Combien de fois a-t-il fait tomber des choppes ou failli se coincer la tête dedans ! Elle y repense brièvement, en soupirant. Elle arbore cependant un sourire au coin de ses lèvres, amusée, au fond. Décidément ce chat, c'est qu'un glandeur. Il passe ses journées à boire des bières, à manger, à jouer avec sa queue... heureusement pour lui qu'il chasse des souris.
En y repensant bien c'est pas une claque sur l'arrière-train qui lui profiterait, mais un bon coup de botte dans l'fondement.
Mais la fourrure si douce de la bête l'apaise instantanément...sans parler de son ronronnement instantané. Bah c'est vrai qu'elle s'en occupe pas beaucoup ces derniers temps.
Elle le câline un peu, sourit largement sans même s'en rendre compte, en s'excusant auprès du sieur dont elle attendait la commande.
Hop, satisfait, le chat saute à terre. Quel arriviste...
Pardonnez lui, il ne sait ce qu'il fait. Je vais passer un coup sur votre table.
Elle passe l'une de ses mains - l'on croit difficilement en les voyant qu'elle travaille - sur la table pour amasser les quelques poils de la bestiole et les récupère dans l'intention d'aller les jeter avec les ordures.
N'attendant pas même une réponse de l'homme, elle lui tourne le dos et s'en retourne derrière le comptoir où elle prend une lavette, en oubliant presque de garder un oeil sur le têtu de félin...
Satyne a écrit:Le poignet s'incline en une légère rotation, l'os craque sur son séant, histoire de vérifier si tout est en place avec la même dextérité qu'il y a quelques mois. Les doigts fins s'agitent sous couvert d'une chemise un peu trop grande. Ca y'est elle la voit... Lourde ceinture brune et sa bourse en cuir luisant qui tend vers le bas. Plutôt bon signe, à défaut d'une pêche miraculeuse, elle aura quand même du poisson la garce !
Satyne fait une oeillade à Lordgore, c'est le signal. Celui où le vieux bougre doit se débrouiller pour attirer l'attention de sa cible, pour qu'elle puisse accomplir la sale besogne sans se faire "sentir". L'esprit ailleurs un volé n'ira pas remarquer son voleur. Une bonne chose, qui a déjà fait nombre de fois ses preuves.
Le Lord en profite, la tavernière à défaut d'être laide, est un brin trop causante, une de ces femmes qu'on a envie de plastronner en commençant par la bouche pour mieux la fourrer au fond d'un placard miteux, et comme de par hasard l'y oublier plusieurs jours... Satyne grimace, elle n'aime pas les femmes qui causent fort, celles qui sont tous atours en avant... Elle n'aime pas les grands décolletés et les miches qui se trimballent sous le nez d'hypothétiques marchands. C'est vulgaire... C'est sensuel... Satyne déteste la sensualité...
La main si agile se crispe, arf, pourquoi toujours revenir à cette histoire de bordel ? Elle ne sera plus jamais catin de toute façon, mais rien que d'y penser la bile lui monte en gorge, elle a envi de vomir, elle se sent abîmer. Cela aussi elle le déteste... Faire état des choses qu'elle aime serait en fait beaucoup plus rapide. Sale gamine pour certains, jeune femme pour d'autres. Elle, elle se juge entre les deux mondes, elle refuse de poser un pied au sol, ce serait trop "réel". Et sa propre réalité lui convient à merveille, pourvu qu'elle puisse y faire son office de tueuse, tortureuse, voleuse, pilleuse. Elle vomit les royaumes... Elle les vomit tous!
Voilà que sa pensée divague et que sous ses doigts rugueux elle sent déjà le cuir de la ceinture. Mais il y a autre chose... Son regard court sur son bras. On lui tient le poignet avec force. Trop tard... Le voleur volant vient d'être pris par le volé...
--Apolline_de_cavaillac a écrit:Un sourire en coin, Apolline regarde la voleuse, dépitée, prise la main dans le sac. Une débutante sans doute, elle ne devait pas avoir écumé des masses de villes.
La tavernière repensa au temps où elle volait elle-même, il y a de ça quelques mois. C'est qu'elle y retournerait bien... des aventures palpitantes, des poursuites, de la geôle quand les gendarmes se trouvaient sans preuves et sans autre moyen de pression... et du sang parfois. Elle, elle s'en était toujours tirée, jamais pincée la main dans le sac. Ni la bourse d'ailleurs.
A part une fois peut-être, en orient, où le propriétaire d'un chameau qu'elle tentait de voler - en soirée près d'un lieu de beuverie - avait bien failli lui trancher l'avant-bras, tentant de l'occire. Lorsqu'elle remontait ses manches, l'on apercevait le début d'une impressionnante cicatrice, rose, longue, large, indiquant que jadis elle fut profondément entaillée.
Quand même, fallait être gourde pour tenter de subtiliser la bourse de l'homme à ce moment précis...qui n'était pas précis du tout à vrai dire.
A moins que ce ne soit volontaire ? OOooh ça ne pouvait tout de même pas être ça... quelle technique d'approche foireuse...
Admirant le spectacle, elle se demandait comment réagirait l'homme.
Chevreuse. a écrit:La bête avait bondi sur une table qu'il pensait être pourtant un comptoir.... Il en est comme ça du caractère des félins de croire que la possession imaginaire d'un territoire puisse les autoriser au moindre mirage. Les yeux s'étaient croisés entre les deux règnes animals mais avant qu'une diplomatie stratégique s'installe, la femme avait débarrassé la table de l'intrus. Même pas le temps de tenter une approche amicale, la maitresse de maison tenait à sa clientèle. Un certain égoïsme à se réserver la découverte de l'étranger de passage. Un esprit commerçant qui ne partage pas la moindre miette de bénéfice.
Il faut dire que la dame avait le murmure alléchant et la carte fournie de mets bien surprenants pour un village isolé de la sorte. Il avait connu des contrées où la soupe de légumes restait le plat principal de bien des auberges dont la fortune du propriétaire se constatait à celui qui rajoutait une miche de pain ou pas au menu. Ici c'était l'abondance de délices. Peut être que ce lieu cachait bien son jeu et que ce village avait des ressources dissimulées. Il suivait du regard la femme qui gesticulait dans des directions différentes. Essayant de combler au mieux une clientèle exigeante. La croupe avait de quoi attirer la curiosité du parieur. Mais le jeu n'était pas au programme du jour. Il avait un message à délivrer. Un terrain à préparer. Ils n'allaient pas tarder.
Il ne remarqua pas le mouvement du couple qui était la à son arrivée. Seul l'homme vint se placer devant lui. Laissant perplexe sur ses intentions un Chevreuse qui le fixait du regard attendant un mot ? Une question ? Un geste ? Rien ! Ou du moins pas le temps de plus qu'un silence défaillant. Un souffle léger, un vent harmonieux qui portent un instant le destin de trois existences.
Il est de la normalité pour décharger un navire d'attendre que celui-ci soit à quais pour éviter de voir la cargaison tomber à l'eau. Le timing ! Rien de plus juste à toutes actions qui a le besoin d'au moins deux êtres humains pour sa réussite. A la chasse il faut tirer la flèche avant de marcher sur la branche. Le touché fut délicat mais la bourse résistante attisa la sensation d'une intrusion dans un domaine où il n'y avait pas lieu d'être. Le vieux perdit tout sens de la parole quand il comprit que sa comparse avait agi avant qu'il ne puisse remplir sa tache.
La main enferma le poignet de la quêteuse pour mieux l'attirer à lui.
Allons madame voilà une approche bien intime pour un premier regard.
Il est des troncs bien plus faciles à piller que le mien et vous seriez surprise de la légèreté de mes biens.
Avez vous tant foi en vous pour croire en la perfection de votre savoir pour risquer le contact froid d'une lame inconnue ?
Ou pensez vous qu'une force supérieur vous protège de la défaillance ?
Si tel est le cas ?...Elle vient de vous laisser tomber dans les bras d'un pouvoir bien plus puissant que le sien.
Le sourire de la satisfaction se fit jour sur son visage alors qu'il amena la femme à ses cotés.
D'un coup de pied il dégagea une chaise pour lui proposer d'y poser son séant. Tant qu'à être à table...Autant s'attabler...
La femme n'avait pas la docilité en elle mais elle n'était pas en situation de vraiment la ramener.
La main prise dans le sac elle attirait plus le regard haineux des nombreux présents que leur sympathie la plus sincère.
Lui s'en moquait. Il savait que les siens ne se trouvaient pas dans les plus doux. Les brebis ne l'intéressaient pas.
Croyez vous en dieu belle damoiselle ? Ou ne croyez vous plus en rien ?
Il n'avait jamais été de la maréchaussée. Il n'aimait pas perdre son temps à poser des questions inutiles. Elle était brigande s'était évident. Comme lui était vagabond. Restait à faire les présentations. A sa manière.
Anne.Eleonore- Messages : 64
Date d'inscription : 29/04/2009
Re: RP Vesoul
Non seulement il devait la suivre partout, mais en plus il fallait qu'il la devance... Parait qu'elle le sent mieux comme ça. Il a jamais compris vraiment pourquoi. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a toujours un petit pécule en récompense et puis surtout, de quoi manger, boire et dormir, et tout et tout et tout ! Le plus drôle, c'est qu'elle le garde encore avec elle alors qu'elle est plus seule. Moi j'dit, c'est bizarre. Mais bon, on va pas se plaindre hein ? Il voyage, il survit, bon faut juste qu'il prenne parfois les devant. Advienne que pourra comme disait sa vieille avant de mourir.
Il pousse la porte et se laisse envahir par le brouhaha habituel des tavernes. Le problème avec sa taille, c'est d'avoir de la bière. Il fait plus jeune que son âge. Encore la faute de sa vieille ça ! Elle était trop petite ! Et voilà ce que ça donne ! De toutes façons, il rentre, il boit, il regarde et il repart. Et un rapport de plus un ! Y'a plus ingrat comme tâche quand même non ?
Arrivé au comptoir, il s'exprime de sa petite voix :
-"Veux bien une bière m'sieur ..." Jusqu'à ce qu'il lève les yeux "Euuhhh... m'dame pardon"
Il sort les quelques pièces pour payer et s'en va à une table libre. Y'avait du monde. Les poivrots ou les habitués comme disent les gens du coin, des gens qui discutaient, riaient, d'autres qui s'tenaient par la main, des surpris, des souriants, des ronchons... Toute une plétoire de villageois quoi.
--Apolline_De_Cavaillac a écrit:
Elle voyait de tout dans sa taverne, mais alors de tout... puis elle en avait vu de toutes les couleurs avant d'avoir pris la gestion de la taverne... entre ses voyages et les geôles...Mais alors des mioches qui picolaient, c'était pas monnaie courante.
Apolline, un peu éberluée tout de même - fallait bien le reconnaître - apporta sa bière au gamin. Un peu intriguée et se disant que, quand même, c'était un gosse, elle lui apporta avec un bout de brioche.
Tiens mon petit, voilà ta bière. T'as raison, ça donne du poil au menton ! - lui dit-elle dans un clin d'oeil, puis lui désigna de la tête le bout de brioche : et ça, c'est pour pas qu'il pousse trop vite.
Elle le gratifia d'un sourire, et après hésitation, entama la causette.
Tu sais j'en vois pas souvent des comme toi ici... tu cherches quelqu'un ?
Il en a vu des choses depuis qu'il s'est mis à voyager mais des tavernières qui se mêlent d'autres choses que de ses affaires, c'est bien la première fois. Il croque dans son bout de brioche, bien lui en fasse d'être généreuse, puis prend une bonne gorgée de bière. Du moins autant que peut en contenir sa petite bouche. Puis il se met à regarder du coin de l'oeil la curieuse. Un petit passage de sa main sur sa peau de bébé dépourvu de poil... au menton ... justement. Il prend un air renfrogné.
-"Pourquoi ? y'a b'soin de chercher quelqu'un pour aller boir' dans une taverne, maint'nant ?"
C'est dire qu'elle doit s'ennuyer pour avoir le temps de venir taper causette la bougresse. Il mâchonne un autre bout de brioche, bruyamment, p'têtre que ça aller la faire fuir. Des gosses mal élevés, parait que ça plait pas à tout le monde, c'était le moment idéal pour le vérifier.
-"Et toi ? tu cherches une histoire à raconter pour quand j's'rais partis ? Ca doit manquer ici... les histoires..."
Vu comment elle se jette sur lui, avide d'information, à croire qu'elle bourlingue pour la maréchaussée. La brioche est bonne, manque un peu de moelleux, et il a connu meilleure mousse. Il hausse les épaules pour ses propres pensées. Comprenne ce qu'elle voudra. Si y'a bien un truc qu'il pourra dire, c'est qu'il faut pas venir ici si on veut pas se faire déranger...
--Apolline_De_Cavaillac a écrit:Elle répondit au gosse avec les mêmes manières qu'il avait prises pour lui parler : son coté ouvertement désagréable et pas très poli. Mais elle n'était pas dupe... elle avait bien senti que le gamin la testait.
Un tantinet amusée - peut-être le montra-t-elle pour lui faire sentir qu'elle avait compris son envie de la tester et qu'à présent elle se moquait un peu de lui, elle lui fit réponse.
Non, moi je cherchais simplement à aider un gamin un peu trop jeune pour picoler seul en taverne et qu'est pas du coin... Les histoires ici ça n'en manque jamais. Et c'est pas ton histoire qui va devenir la dernière grande nouvelle. Enfin, comme tu veux.
Pas intéressant le gosse. Un sale morveux. Enfin elle en avait vu des pires.
A tous les coups c'était encore un de ces petits qui s'élèvent tous seuls.
Qu'il se débrouille mais faudra pas qu'il vienne se plaindre s'il lui arrive des ennuis, à traîner en taverne comme ça tout seul. Il avait du bol, sa taverne était la mieux fréquentée du secteur.
Haussant les épaules, elle s'en retourna à son comptoir. Elle n'était pas garde chiourme non plus.
Dernière édition par Anne.Eleonore le Mar 26 Mai - 20:53, édité 1 fois
Anne.Eleonore- Messages : 64
Date d'inscription : 29/04/2009
Re: RP Vesoul
La main est enserrée dans un étau étroit, d'un coup de pied un tabouret se déplace et les fesses s'y installent d'elles même. Comment diable se fiche-t-elle dans des situations pareilles ? Apparemment on ne veut pas lui rendre son membre et quand la parole se fait, elle est plus tendre que ce qu'elle n'imaginait, plus "amicale". Le regard se biaise, le dos se raidit, les membres s'arquent d'eux-même dans la mesure du possible, la coquille se ferme progressivement. On ne l'y prendra pas, on ne l'y prendra plus ! Satyne elle sait tenir sa langue !
Croyez vous en dieu belle damoiselle ? Ou ne croyez vous plus en rien ?
En dieu ? Ca lui arrache un gloussement. Merdouille elle devait se taire ! Mais trop tard les vannes sont ouvertes, la question est trop bonne !
Le dieu de l'argent ? Le dieu de la mort ? Pour sûr que je crois en lui ! Tant qu'il me donne ma pitance quotidienne, moi j'veux bien lui rendre la pareille et plier l'échine pour une petite prière hein. La jeune femme porte la main à son nez, d'un air absent elle reluque tout de même la sortie. Qu'est-ce qu'il veut le vagabond...? Y'a bien copain Sanctus qui a un dieu attractif qui mène au combat, mais après, jamais entendu causé d'un truc qui vaille la peine! Moi l'aristotruc c'est pas mon verre de gnole, sauf si faut piquer dans les paniers... Puis on ne croit plus quand on a déjà cru, moi j'ai tout laissé avec ma pauvre mère quand elle m'a mise au monde sur un tas de fumier!
Les yeux se plissent, elle se méfie d'autant plus qu'il ne la lâche toujours pas. Mais que veut-il ?
Et vous, vous croyez en quoi ?
Satyne- Messages : 100
Date d'inscription : 03/05/2009
Re: RP Vesoul
Sulayman
Chevreuse
La chevauchée lui a tanné le cul. Le cuir de son séant est tel qu' il pourrait déféquer au cœur d'un fourré d'ortie qu'il n'en sentirait pas la moindre démangeaison. Il faut espérer que la voyante à vu juste dans sa prémonition. Toute cette route pour ne trouver que le voile du brouillard serait regrettable. Mais c'est elle déjà trompé celle à qui les archontes ont donné le savoir ? Celle qui seule voit la lumière dans le jour. Peut être oui. Peut être qu'une fois elle n'a pas vu juste dans son choix. Peut être qu'une fois elle s'est déjà retrouvée dans le noir.
Le regard du maure se porte sur le gamin qui est déjà à s'abreuver. La mousse qui recouvre le bord de ses lèvres ne laisse aucun doute sur la nature du liquide ingurgité. Oui..Une fois elle a du confondre les signes. Mais il n'est pas la pour juger de la nature des armes des archontes. La mort et l'espoir ont des visages bien détonants et parfois si semblables. La porte se referme derrière lui. Il scrute la salle tandis qu'un corps frêle et féminin se glisse à ses cotés. Le bras se tend pour que l'aveugle y fixe une main accompagnatrice.
Je crois que notre ami est là. Laissez moi nous conduire à lui.
Il est la sagesse. Le détenteur des mots. Celui qui a lu la prophétie et qui connait les pages existantes. Elle est la première compagne. Celle qu'on lui insinua de trouver pour le commencement. Il pensait découvrir une arme tranchante, un cavalier fougueux ou un colosse aux poings d'acier. Non. La découverte le mena à cette femme sans regard, sans couleur aux yeux. Cette âme entichée de cet enfant sans passé, sans manière. Voilà bien étrange armée pour entamer une guerre. Leurs pas les conduire à la table du Veilleur. Le vagabond solitaire était à courtiser une proie féminine.
Messire Chevreuse va t-il bien ?
La femme semblait être sur ses gardes. Une certaine tension recouvrait son visage. Il faut dire que le Maure connaissait bien la poigne du vagabond et qu'il comprenait que la jeune femme puisse être inquiète à se voir serrer de la sorte.
Comptez vous tenir cette jeune personne longtemps enchainée ? Où acceptez vous que nous nous joignons à vous pour palabrer ? Vos discussions étaient je n'en doute pas fort intéressantes ?
L'homme au turban tira une chaise vers l'arrière pour que la jeune aveugle prenne place. Il écarta ensuite son long mantel qui laissa apparaître la courbe d'un fourreau où reposé un cimeterre au pommeau argenté et recouvert d'une pierre d'ambre de grande pureté. Lui et le vagabond échangèrent un sourire amical alors qu'il s'asseyait. Un regard vers l'étrangère au membre enserré alors que le buste se penche vers elle pour un murmure complice.
Je me nomme Sulayman. Cet homme et moi sommes amis. Il n'attrape jamais une proie par hasard. Comment vous nommez vous ? Que l'on connaisse le nom que vous a donné le créateur ?
Vous sembliez en pleine discussion tous les deux à notre arrivée ? De quoi parliez vous donc ?
Chevreuse
Elle s'est assise comme la plume se pose. Avec élégance et incertitude. Il aime.
Il pourrait rester à tenir cette main et faire don de son autorité naturelle à l'hasardeuse.
Il est des tentations qui rendent malheureuses et d'autres bienheureuses. Ce pourrait il être déjà le festin ? Il cherche dans le regard mais ne voit rien.
Absolutisme de la connaissance fait la certitude qu'il est devant futur connivence. Il pose question et la gueuse se fait confidence. Parfait, il a l'écoute facile.
L'archonte de la mort. Elle croit en celui qui a répandu sur la terre sa misère. Elle croit en celui qui a réduit l'homme en esclavage. Le rendant ignorant et miséricordieux. Il hait celui-la.
Mais son règne prendra fin. Un jour ceux qui savent seront nombreux et ce jour dieu reprendra pouvoir sur les archontes et le Livre des Lois redeviendra le guide de toutes les vies sur terre.
Belle innocente que cette voleuse. Sanctus et ses Lions de Judas. Soldats aux ordres de l'archonte de la Terre. Se savent ils sous influence ?
Ils s'en fout. Tous seront soumis aux lois naturelles. Il ne lâche pas la prise et entame un début de réponse aux questions.
Sanctus peut être une voie à suivre mais ce n'est pas celle que j'ai choisi. ...Sourire...Quant au dieu de la mort je te conseille fortement de t'en éloigner. Il est fourbe et à grande malice à dérouter les hommes du vrai dieu. Mais celui-là sera un jour rappeler les lois qu'il avait dicter et que tous ont voulu ignorer. Si je crois en dieu ? Plus qu'à tout autre chose. Car je sais qu'il existe.
Il se demandait souvent si l'air nigaud lui allait mieux que l'air débile. Et pourtant quand il parlait de sa foi on ne restait jamais indifférent tellement les paroles étaient dites avec sincérité.
Une vérité troublante ou peut être chez l'interlocuteur la certitude qu'il peut y avoir autre chose.
Il allait continuer la discussion. Espérant avoir un temps déstabilisé les certitudes de la brigande. Quand la porte de la taverne s'ouvrit, laissant apparaître l'allure gaillarde du maure.
Il avait compris qu'ils étaient tout près par l'arrivée du gamin. Mais il ne savait pas combien. Pour lui ça signifiait un nouveau départ vers d'autres lieux.
Il ne fallut pas long pour les voir venir lui et celle qui avait La Clairvoyance. Seulement deux ?
Il savait le cimeterre affuté mais quand même. Les routes sont point sures de nos jours.
Je vais bien merci et vous même ?
Pas le temps d'obtenir vraiment une réponse que la Sagesse prenait place à table.
Une méthode, un art de faire sans nul autre pareil de s'imposer. Il avait toujours l'approche confidente.
Pas sur que ça rassure la donzelle de se sentir soudain si bien entourée. Mais le Maure savait être convaincant quand la proie avait été sélectionné par les visions de Anne-Eleonore.
Oui nos discussions portaient sur la connaissance de Dieu. Nous allions juste commencé à nous mettre d'accord sur la nature de celui-ci et surtout sur celle de ses...Prophètes ? Je crois que je vais nous commander à boire. Nos mots pourraient être nombreux aujourd'hui et il ne faudrait pas qu'ils soient interrompus par la soif.
Il leva la main pour faire venir la tavernière. Celle-la aurait au moins gagné sa journée.
Re: RP Vesoul
--Apolline_de_cavaillac a écrit:Du monde, du monde... plein d'étrangers...
Accoudée au comptoir, la tête en appui sur une main, caressant la pierre du bout des doigts de l'autre main, elle rêvasse en observant tous ces inconnus. Les gens papotent mais ne boivent pas des masses.
Elle s'imagine quelles aventures ils peuvent bien poursuivre et regrette de s'être sédentarisé.
Le vent souffle dehors, lui murmure quelles merveilles l'attendent encore de par le monde, toutes ces passions, ces mésaventures, ces massacres qui l'appellent. Son petit trafic ne lui suffisait plus. Elle devait bouger !
Elle adresse une prière à n'importe quel dieu que ce soit, elle suivra le premier venu qui voudra bien d'elle, pourvu que ce ne soit pas un de ceux qui se contentent de vivre normalement, faisant leur bonhomme de chemin.
Faut bien que son couteau serve à quelque chose.
En attendant, puisqu'elle n'a rien à faire, elle se pèle une pomme et la coupe en un rien de temps, aussi facilement qu'une motte de beurre mou.
Elle évide son centre avec une lueur inquiétante dans le regard. Elle pense à ceux qu'elle a pu éventrer fût un temps... ahhh la belle époque.
Elle finit par sculpter quelque chose.
Une main levée ? Fichtre pas le temps de manger sa pomme. Tant pis.
Dans un élan dû à ses dernières pensées, elle plante son couteau sur son plan de travail en bois. Avec aisance, naturellement.
Elle se lève et s'approche de la tablée.
Que puis-je pour vous ?
j'enchainerais avec le gosse et Anne demain...
Anne.Eleonore- Messages : 64
Date d'inscription : 29/04/2009
Re: RP Vesoul
Ses_yeux_parfois a écrit:
C'était drôle de les écouter. Ca lui rappeler les conversations sur le trajet. En moins amusant parce que les deux qu'il connaissait était tout les deux convaincu. Bon lui, il y comprend pas grand chose à la base. Il croit surtout en sa bonne fée, alors si elle, elle croit en quelque chose, bah peut être bien qu'elle a raison. Lui, il s'en souciera plus tard. P't'être bien qu'il Y croit lui aussi. A force.
Tout à l'heure, quand la tavernière lui a répondu, il a bien senti qu'elle se moquait de lui. Mais ça, il aime pas en général. C'est pas un morveux non plus quoi ! Puis d'abord, s'il est là, c'est qu'il a un rôle précis ! C'est qu'elle lui a dit sans trop y croire mais en voulant y croire quand même. Pour une fois qu'on lui dit qu'il sert "vraiment" à quelque chose...
La donzelle repérée a éclaté de rire et il a faillit rater sa gorgée de bière. Du coup, il avait de la mousse plein les moustaches et même un chouilla sur son nez ! Ppffff ! Pouvait pas prévenir ? Qu'est ce qu'il y a de drôle à parler de Dieu ? Franch'ment !
Soudain, la porte s'ouvre. Ils sont là ! ENFIN ! C'est presque un cri du cœur. Il se retient de se lever et de courir vers eux. Surtout qu'elle se raccroche au grand type bizarre qui les a accompagné. Au moins, il est utile, avec sa drôle de lame. Parait que c'est un mort. En tout cas, il a l'air toujours bien vivant. Encore un truc qu'il comprend pas mais bon.
Le gosse hausse les épaules, attend qu'ils s'installent et les rejoint après. Il pose sa petite main sale sur l'épaule de la fée puis lui murmure deux trois trucs sur ce qu'elle lui avait demandé plus tôt. Relevant la tête, il ouvre enfin la bouche.
-"B'jour à tous ! Vous en avez mis du teeemmmmps !!! "
Anne Eléonore a écrit:Elle savait qu'ils seraient tous là. Du moins l'espérait elle encore. Mais parfois, cela paraissait tellement réel. Pour une fois qu'elle pouvait se raccrocher à des images, des évènements, des signes, tout autre chose que ce qu'elle vivait depuis elle n'a jamais su quand.
Mais elle tendit la main et son bras était bien là. Elle sourit. Et elle écouta. Au delà du bruit de chope contre le bois des tables, entre les crissements des chaises contre le parquet et les éclats de rire des buveurs invétérés, elle entendait aussi tout le reste. Des bouts de conversations, le vent contre les vitres, le chat qui passe, à moins que lui, elle l'ait plutôt senti, lui faisant plisser son nez. Elle n'avait pas ce qui détournait les autres de ce qui les entouraient. Ils ne voyaient peut être même pas autant que ce qu'elle percevait. Surtout qu'elle était sereine ce jour. Forcément, c'était plus simple pour se concentrer et exister. Mieux que ces étranges nuits au sommeil entrecoupé, mieux que ses cauchemars en plein jour...
Ils s'avancèrent et elle perçut une tension. Pas cette table. Pas celle-ci non plus. Encore quelques pas, ils y seront sûrement. Elle occulta tout pour se concentrer sur un seul point, surtout lorsque son grand accompagnateur s'arrêta sagement et s'adressa à son ami. Il semblait l'avoir trouvé. Son sourire s'agrandit, contente de ne pas s'être trompée. Les gens étaient tellement imprévisibles, qu'elle ne pouvait pas tout prévoir non plus.
Une chaise lui fut dédiée, elle s'y installa, délicatement mais avec assurance. La confiance était sa plus grande aide. Sans elle, elle ne serait certainement plus là. Une main se posa sur son épaule et elle la recouvra de la sienne, la tapotant, rassurante, montrant la satisfaction silencieuse pour ne pas les interrompre. Puis, d'un geste systématique, d'autres pourraient parler d'un tic, elle réajusta le bandeau sur ses yeux. Et surtout, elle répondit à la serveuse... à moins que ce fut la tavernière...
-"Je pense que mes compagnons et moi-même souhaitons tous un bon rafraîchissement pour nous enlever le goût de poussière dû à notre voyage. Donc cela fera cinq chopes je vous prie. Et bien fraîches ! "
Tout ça avec sa voix habituellement aimable et son sourire résistant à toutes épreuves. Elle n'avait pas oublié que la donzelle n'était pas seule... Et puis elle aussi en aura bien besoin, une fois qu'elle sera délivrée... Le temps d'une pause, juste le battement d'aile d'un papillon, elle savait quelqu'un d'autre en route. Rapide comme l'éclair. Et le bruit alentour revint tout aussi vite.
Anne.Eleonore- Messages : 64
Date d'inscription : 29/04/2009
Re: RP Vesoul
Car je sais qu'il existe.
Car je sais qu'il existe.
Car je sais qu'il existe.
Le vagabond dit cela avec tellement de certitude que tout d'un coup elle se sent ébranlée. Le doute vient de s'insinuer dans son esprit et le coeur s'accélère. Et si... Et si il avait raison ? Si Dieu existe...? S'il y a réellement une entité jouant aux dés avec les âmes humaines ? Ses yeux cillent et elle s'humecte les lèvres. Sa bouche lui semble sèche, remplie de poussière et sa langue peine à trouver les mots appropriés. Pourquoi la touche-t-il de cette phrase ? De ces stupides et uniques mots ? Alors que sur ses lèvres se dessinent le semblant d'une répartie ridicule, celle qui était censée lui redonner contenance, une personne étrangère s'avance vers eux.
Un large turban lui ceint le front, c'est un homme d'un autre monde, le cimeterre l'atteste, une jeune femme l'accompagne, un bandeau masquant ses yeux. Satyne fronce le nez et se tourne immédiatement vers Lordgore qui ne perd pas une miette de "l'altercation". Elle ne se sent pas à l'aise ainsi entourée, mais quelque part elle sait que c'est sa place. Elle doit assister à ces échanges. La nausée monte à ses lèvres : mortes couilles c'est quoi se délire ! Comment peut-elle avoir l'impression de faire parti d'un tableau si complexe ? La tête lui tourne et pour une des rares fois de sa vie elle a peur...
Je me nomme Sulayman. Cet homme et moi sommes amis. Il n'attrape jamais une proie par hasard. Comment vous nommez vous ? Que l'on connaisse le nom que vous a donné le créateur ?
Vous sembliez en pleine discussion tous les deux à notre arrivée ? De quoi parliez vous donc ?
Un gamin crasseux s'approche de l'aveugle et lui distille quelques connivences au fond des oreilles. Cette dernière profite du court silence pour commander à boire, sa voix douce sonne dans l'air, et elle a le sourire qui va avec, un brin mielleuse la donzelle. La voleuse la mange des yeux, se demandant ce qu'une handicapée fait avec deux hommes d'arme. Elle tarde à donner réponse et des prunelles fixes lui font comprendre qu'elle doit parler. La vérité est parfois difficile à dire, aussi autant faire table rase du passé en le déblatérant de suite.
Je n'ai pas de nom. Mon ivrogne de père n'a pas jugé utile de m'en donner un quand ma mère a crevé en couche. Sa voix avait pris un ton atone. Avec le temps j'ai adopté celui de Satyne. Elle s'essuya le nez avec sa manche. Elle n'avait pas encore envie de tout leurs dire. Car dire c'est accepté.
C'est quoi ces prophètes ?
Son regard se fit plus aigü et elle tira encore un peu sur son poignet prisonnier. Rien à faire...
Satyne- Messages : 100
Date d'inscription : 03/05/2009
Re: RP Vesoul
--Apolline_De_Cavaillac a écrit:Apolline, fidèle à ses habitudes, s'empressa de leur servir des chopes bien fraiches, comme ELLE le demandait. Elle défroissa un tantinet ses jupons, et se saisit de deux chopes dans une main, trois dans l'autre.
Elle les leur apporta, une à chacun. Ceci fait, elle LA regarda en lui souriant. Elle savait qu'ELLE saurait qu'elle lui souriait. Car c'était ELLE.
Elle le savait depuis des lustres. Depuis toujours. De par ce qu'elle était réellement. Et ce jour, enfin, elle LA rencontra.
S'il vous faut quoi que ce soit d'autre, n'hésitez pas.
Sulayman a écrit:Il posa délicatement la main sur celle de Chevreuse. Comme un signe amical qu'il était temps de déserrer la prise. L'ami vagabond aimait fixer les gens dans la profondeur de leur regard. Il faudra un jour qu'il lui raconte tout ce qu'il y trouve. Les yeux de l'étrangère devaient être un long voyage pour qu'il s'attarde de la sorte à les contempler...Le gamin avait rejoint la table, prenant place près de sa fée. La tavernière avait glissé son offrande à la soirée. Il laissa faire l'un des siens pour lui verser le pesant d'écus suffisant à la contenter. Il avait une réponse à porter à une question précise.
Les Prophètes ?
Les Prophètes sont ceux qui savent mademoiselle. Écoutez bien ce que vous dit votre esprit. Et dites moi si vous êtes de ceux qui savent ?
Il fut un temps où Dieu créa le monde et pour l'arranger, l'embellir et le faire vivre il s'amusa à créer des marionnettes. Les témoignages que nous connaissons à ce jour nous les font connaître sous le nom d'Archontes. Ou plus exactement les Quatre Primaires.
Il laissa passer dans l'esprit de son interlocutrice le sens de ses informations. Devant beaucoup de monde il savait qu'il passerait pour un illuminé qu'on enverrait au bucher. Mais ils n'étaient pas la par hasard. Et une fois de plus le chemin semblait être le bon.
Malheureusement ceux-la n'appliquèrent que leurs propres règles. Négligeant les conseils de dieux et appliquant sur terre la juste valeur de leur orgueil et de leurs ambitions égoïstes. Ils créèrent d'autres Archontes affiliés à leur pouvoir. On les appellent les Seconds. Mais Dieu ne se laissa pas faire et pour lutter contre eux il créa lui aussi de nouveaux Archontes. Le monde devient alors un échiquier à la volonté de l'amusement du Très Haut où les pouvoirs s'affrontèrent.
Je comprends bien que tout ça puisse vous semblez confus. Mais sachez que l 'histoire de l'homme en est aujourd'hui au temps de ces combats !
Il porta sa choppe aux lèvres et laissa le liquide se déverser en lui. La femme devait en faire de même avec les paroles qu'il lui donnait. Ressentait elle soudain les origines de cette violence qui bat en elle ? Comprenait elle le cheminement de ses cauchemars ? Se rendait elle souvent compte que le monde n'était que manipulation ? Il reposa doucement une chopine quasiment vide sur la table puis se pencha vers Satyne. Le langage devient murmure. Le ton ne laissa aucun doute au comportement à prendre.
Pour rétablir l'ordre sur terre Dieu choisit un nouvel Archonte : l'Archonte des Lois. Les Prophètes sont ses séides. Nous sommes ceux-la et nous sommes ici pour vous !
Je pourrais vous dire encore bien des choses mais il se trouve qu'une longue route nous attend et que le temps presse. Les forces des primaires sont en route et nous avons une tache importante à accomplir. A la genèse Dieu fit écrire sur la table de marbre Le Livre Saint des lois du monde. Notre tache est de retrouver ses pages qui ont été éparpillées de part le monde. Avant que nos adversaires ne les fassent disparaitre.
Le monde est beau et grand. Il est de mille aventures qui font notre vie. Nous vous cherchions et nous vous avons trouvé. D'autres nous attendent. Suivez nous !
Le buste se redressa. La main prit le poignet délicat de la Clairvoyance. La discussion était terminée. Il ne regarda pas Satyne en se levant. Accordant toute son attention à la Fée. L'étrangère n'avait que peu de temps pour savoir qu'elle décision prendre. Quel que soit la réponse sa vie ne serait plus jamais la même. Les Prophètes étaient en route. Qu'ils comptent un membre de plus ou pas...
Satyne a écrit:Ils la "cherchaient" ! C'était une histoire de dingues !
La jeune femme ouvrait et fermait la bouche depuis deux bonnes minutes maintenant, ses pensées courant d'un côté et de l'autre de sa tête pleine à craquer. Pourquoi ce seraient-ils donnés tant de mal pour la trouver ? La lumière se fit en un éclair : son argent ! Ils en voulaient après son argent ! Toutes ces idioties d'Archontes, de Livre, de Dieu lui même et de Prophètes étaient destinées à l'induire en erreur. La perdre sur un chemin pavé de mauvaises intentions pour mieux la voler dans un coin des royaumes, alors qu'ils partiraient tous à la recherche de ces fameuses pages.
Pas née de la dernière plus la Satyne ! Elle s'arqua sur son siège, finit son verre d'un trait, jetta un coup d'oeil à Lordgore, son fidèle compagnon de misère, puis ferma les yeux un instant.
Deux hommes, un vagabond et un étranger, une aveugle, et un môme. Diable, ils se donnaient bien du mal pour une femme esseulée. Un petit bout agressif, associal, qui tirait à boulets rouges sur tout ceux qui entreprenaient de lui faire causette. Mais ce soir elle n'en avait pas envie. Elle se sentait bien la petite. Bien et perdue.
Je viens. Les mots avaient franchi ses lèvres avant qu'elle ne puisse les rattraper. Mais j'vous préviens que si vous tentez quoique ce soit, j'vous égorgerai un par un comme de la volaille... Le maure était déjà levé et l'étau autour de son bras se déserra. Ils sortirent l'un après l'autre tandis que Satyne se précipitait vers le Lord.
Ho le sac de gnole ! J'file avec les bougres qui m'parlaient. Suis moi de loin sur les chemins au cas ou ils en veuillent aux sacs d'écus. T'fais pas remarquer l'ami... J'ai comme qui dirait un présentiment... Un bon hein... Fais pas c'te tête !
Elle lui tapota l'épaule d'un geste presque affectueux, murmura un "aurevoir" et fila hors de la taverne.
L'aventure commençait...
--Lordgore a écrit:
Voilà une bonne demi heure que le manège durait. Devait-il intervenir ? Après tout cette satanée gamine s'était mise dans la panade toute seule... Couper des bourses en taverne, avec tant de monde autour !
Pour sûr le vagabond qu'elle avait choisi avait eu la main rapide, car Satyne était réputée pour les larcins "main dans la main", soit le fouillage de poches, ou bien l'arrachage de bourses à écus portées en ceinture. Maintenant le bras bloqué par une main de fer, elle ne pouvait bouger ou penser à s'enfuir. De temps en temps, elle lui jetait un coup d'oeil anxieux, essayant d'avoir quelques renseignements supplémentaires sur sa désastreuse situation, mais Lordgore ne pouvait l'aider dans cette taverne bondée. Il plongea son nez dans la bière que la tavernière lui avait servi, une moue bien aigre en bouche.
Quelques instants après la porte grinça une énième fois sur ses gonds pour s'ouvrir sur un étranger escortant une aveugle. Bien étrange couple à vrai dire qui prit place avec le vagabond et Satyne. Ne perdant pas une miette des échanges le vieil homme dardait sur sa "petite" des yeux curieux. Que se disaient-ils ?
Satyne changeait d'expression comme de chemises, et il la sentait bien prête à se répandre en une flaque laiteuse d'un moment à l'autre. Elle n'était pas dans son assiette, et pourtant les phrases échangées la rendaient plus perplexe que déroutée. Bientôt elle se leva, libre d'aller à sa guise et lui transmis quelques ordres pressés.
Ho le sac de gnole ! J'file avec les bougres qui m'parlaient. Suis moi de loin sur les chemins au cas ou ils en veuillent aux sacs d'écus. T'fais pas remarquer l'ami... J'ai comme qui dirait un présentiment... Un bon hein...
Lordgore s'assombrit, et pourlécha ses maigres lèvres signe d'une intense réflexion.
Fais pas c'te tête !
Il allait lui rétorquer que l'inconscience dont elle faisait preuve la tuerait quand elle lui assena une tape amicale avant de s'engouffrer vers la sortie en courant. Pantois, le vieux termina sa bière sans un mot et s'enquit de sa monture pour suivre l'étrange équipage.
Anne Eleonore a écrit:Le service fut rapide et bien fait, parfois c'était bien, surtout qu'ils n'avaient pas que ça à faire, leur petit groupe. Elle hocha la tête en guise de remerciement, petit sourire à la clé. Restait à savoir si celle qu'ils avaient trouvé les suivrait. Mais elle le savait déjà, plus ou moins. Au ton de la voix, à l'indécision, à la surprise contenue. Rien que la curiosité la fera venir. Comme elle avant. Comme le gosse paumé. Comme tous presque. Puis après la curiosité viens l'évidence. Du moins pour elle. Ou parfois la résignation, comme pour le môme.
Elle suivit son guide, suspendue avec grâce à son bras. Juste une canne de plus que son bâton. Deux soutiens valent mieux qu'un. Comme ça elle se concentrerais mieux, pas besoin d'écouter pour connaître sa route, ou pour demander son chemin à la bonne personne.
Un petit trot les précédèrent de quelques mètres, droit vers les montures. D'autres les rejoindraient bientôt. Et les pas derrière elle ainsi que le parfum ramené par la petit brise le confirmèrent une fois la porte de la taverne claquée. Aurevoir Vésoul, adieu taverne et bonne bière, une longue route les attends...
Anne.Eleonore- Messages : 64
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